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27 juin 2011

Solidays [2011]

Jour 2 (pas de bol, le premier, je travaillais) :

            Le mec qui m’a piqué mes valises se prend des taloches, et, de rage, je tape dans une vitre rectangulaire – un joli vitrail bleu avec un grand B doré et des contours dans les verts foncés – qui ne se brise pas au contact de mon poing ; par contre, toute la fenêtre décolle et s’écrase en bas et enfin le verre émet son doux bruit de brisures. Toujours avec le mec – qui est au moins complice du vol – tenu par la cravate, je m’avance à la fenêtre de ce qui se trouve être au cinq ou sixième étage d’un appartement, et au bout de la cravate, Michel geint à m’en taper sur les nerfs. Je reste incrédule. Un instant. En bas, sur les pavés, une vieille dame qui promenait son chien était sur la trajectoire du bloc – la fenêtre, explosée, avec  des gravats de vitrail et béton – et je me dis zut. Puis c’est pas grave – il y a beaucoup de sang et sa tête à comme fait un cent-quatre-vingt degré, le petit chien gémit, il est finement tacheté de l’hémoglobine de sa maitresse, il jappe mais je ne l’entends pas – c’est pas grave, je repère mes valises dans le lots, intactes bien que recouvertes de poussière, et je suis soulagé. Michel geint toujours au bout de sa cravate, se lamentant, s’excusant – très très énervant. Je me rapproche de lui et lui redonne des claques sonnantes, insultantes, mais qui ne font pas vraiment mal. « C’est malin ça ! » je lui dis et je lui montre le trou, là où il devrait y avoir une fenêtre. « T’as vu de quoi t’es responsable ? » je lui colle une baffe, « Tu te sens malin ? Qu’est-ce que t’avais à en vouloir à ma valise ? Je ne comprends pas, je ne comprends pas. Comment peut-on être attardé à ce point, Michel, tu m’expliques ? » et tandis qu’il s’évertue à me rabâcher ses excuses et à me dire que c’était pas son idée au départ, la directrice de Griffondor s’avance, et, attrapant Michel par l’oreille, elle lui dit : « J’espère que tu n’es pas fier de toi, garnement ! ». J’ai les yeux tout rond et quand je veux faire un pas pour la rattraper et lui demander ce que c’est que ce cirque, je manque de tomber du lit, me rattrapant à mes draps.

            J’ai une migraine pas possible… Putain. Qu’est-ce que c’est que ce réveil ?

            J’ai regardé l’heure et il n’était même pas encore neuf heures. J’avais un mal de tête tel que je me demandais si je n’allais pas mourir. Et puis c’était quoi ce rêve débile ? J’ai laissé tomber les pompes du matin et je me suis dirigé directement vers la douche avec les tempes prêtent à éclabousser les murs, puis j’ai changé d’avis, j’ai bu un litre de sirop à la menthe et j’ai pris ma douche, c’est pas comme si c’était une journée importante – en fait, j’en savais trop rien, c’était ma première au Solidays.

            A cent mètres de la bouche de métro, j’ai vérifié si j’ai bien pensé à ma Navigo et tout va bien parce qu’elle était bien dans la poche dans laquelle je l’ai rangée, par contre je n’ai pas pensé à prendre mes tickets d’entrée… parfait. Demi-tour. Je me suis dit que pire que ça ce serait la mort, mais j’étais tellement fâché contre moi d’avoir oublié ces tickets que j’ai plus pensé à ma tête – le côté positif de la manœuvre.

            Dans le métro j’ai alterné les stations et chapitres d’American Psycho. Le temps passait vite mais j’ai eu le temps de penser à Klemens, un ami, qui me l’a conseillé, et tant mieux parce que je le dévore. Je ne savais pas qu’il me deviendrait encore plus cher.

            Quand on s’est vraiment rapproché de l’arrêt Jean Jaurès, j’ai dû me lever et arrêter de lire et j’ai fait le point sur qui j’allais voir aujourd’hui. Le calcul fut court – j’étais toujours dans le même état : piteux – et je me suis demandé ce que j’allais faire tout ce temps là-dedans, en solo.

            Une fois dehors je récupèrais des clopes et un Burn – son haut taux de caféine me soigne à peu près tout type de migraine – et je cavalai jusqu’au festival. En fuyant les festivaliers, mais c’était dur, il y en avait beaucoup.

A suivre...

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Commentaires
J
vive Bret! =)
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