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3 juin 2011

Suave quiétude [Pause PUB]

            J’ai pris les clefs, les ai regardées, elles brillaient, je lui ai données. Sa main se tendit vers le trousseau. Les doigts timides. Que sait-elle de ce qu’elle ouvrira ; moi-même je ne sais pas.

            Trop beaux sont ses gestes, quand elle pompe sa cigarette. Des lights – dégueulasses – qu’elle partage. Et mon bien-être, qui se déploie. Et sa main, qui se déplie vers moi. Et le petit pincement au cœur, de ne pas même avoir une maîtresse, fredonnant une comptine, ce même soir.

            Quand l’âge s’impose, l’essentiel, sur son trône, dispose de toute la prose.

            Et toujours, entre ses doigts, la flopée de rossignols tintinnabulent, tandis que moi je rêve voler. Car Paris – malgré tout – est belle de nuit, pas très loin de cette fille, à hauteur d’astres, et de mon Sacré Cœur. Et comme je plane fichu sur son dos, l’idée – absurde – d’être un fardeau, m’effleure. Main sur joue me caressant ; pétale de rose et goutte d’ivresse – sous Tercian©.

            Mais y a-t-il seulement une porte, à ouvrir, pour entrer au paradis ?

            En fait, j’y pense même pas – question d’un autre ; moi. Car tout ce qui vibre résonne, et le ressentir, sans rien demander, me fait entrer dans leur intimité. Le jardin secret – que j’adore – foulé en toute impunité.

            Se sont nos longs silences, ceux-là même, les plus belles parties de nous-mêmes. Celles qui sans le nom gravent nos identités, au plus profond.

            Farfadets volant autour de Peter-Pan – non, nous ne repartirons pas à cheval sur Dieu.

            En parlant de bestioles… y a le chat qui se pointe, tout douillet sur ses coussinets, il zigzague.

            Meowr…

            Et ses yeux jaunes qui se marrent.

            Qu’est-ce tu veux, que je lui demande, mais déjà le voilà qui se barre, la queue droite comme un mat. Il lui grimpe sur les genoux – à la fille – et je lui souffle au museau – au chat – et il déguerpit. Meowrff… ! Petit con, qu’elle me dit. Je souris. Je me dis que Mistigris ça lui irait bien, au chat. Alors il miaule et saute, sur mes genoux cette fois, se frotter à mon menton, et il kiffe – je ne me suis pas rasé.

 

            Quand au petit-matin, quelques heures plus tard, à 14 heures de la matinée et une cigarette écrasée dans un cendrier – noir – plus tard, je m’éveille : avec Paris, comme demoiselle de compagnie. Et un XIXème café.

 

            Oublier la journée qui file, regardant, un félin ronronner.

 

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