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ANTIBIOTOC
30 août 2011

55. Insistance [Ep. 09]

Excusez-moi, vous n’auriez pas vu une jeune fille ? Avec les cheveux courts. Une blonde jolie. Nan ? c’est rien, merci quand même.

Comme prévu, Marion n’est plus là où on était. Et bien sûr, mon BlackBerry est dans mon sac. Pourquoi je l’ai pas laissé dans ma poche, comme d’hab’ ? Putain mais c’est déprimant. Je me demande si je pense où si je parle à haute voix. Derrière moi, les policiers semblent gênés.

  • Est-ce que je pourrais utiliser l’un de vos téléphones-portables s’il vous plaît ?

  • Euh, oui tenez. (le magrébin en uniforme)

  • Merci. (je numérote un numéro sur un Iphone 4 flambant neuf) C’est pour contacter…

  • Votre amie ?

  • Non. Je connais pas son numéro par cœur à elle. J’appelle un ami.

Ça sonne. A nouveau. Messagerie. Je raccroche et je recommence et j’ai droit au même scénario. Finalement je laisse tourner le compteur quand j’entends le répondeur et après le bip sonore je dis :

  • Hey Poupoune ! qu’est-ce tu fous ? J’espère au moins que t’es enfin en train de t’enfiler ta foutu colloc’ de Libanaise. Bon. Là je te phone depuis le portable d’un agent de police. Je me suis fait piquer mes affaires et j’aimerai savoir si tu pouvais pas faire un truc pour moi, mais en fait, vu que je t’ai pas en live, je suis en train de me dire que ça sert à rien que je continue. Bref. Ce serait cool que je puisse te contacter. Bisou.

Je raccroche et je rends le Iphone 4 à l’agent, il me regarde bizarrement et je lui dis merci. Il me répond y a pas de quoi.

On continue à la chercher à Stalingrad, près des quais. La radio d’un des condés est allumée et ça discute bien là dedans. Puis ce policier nous appelle et nous dit de venir. On rapplique et il me demande le nom de ma copine.

  • Marion.

  • Marion. (il répète dans la radio, puis écoute quelqu’un qui lui parle) Oui, une jeune femme. Les cheveux ?

  • Blond et court.

  • Blond et court. Oui c’est ça. On se retrouve à la voiture… oui. Elle est garée là. (il coupe la radio puis me dit) On a retrouvé votre amie. On vous la ramène.

  • Ah, ça c’est cool !

Près de la voiture, il y a trois policier dont celle qui posait les questions pas drôles, et il y a aussi une jeune fille, très jolie, aux cheveux courts et blonds, d’à peine plus de vingt ans – bientôt vingt-et-un quand même – qui court vers moi pour se jeter dans mes bras. Et moi je la serre fort. Et après elle m’embrasse et elle me dit qu’elle a eut peur. Et les flics tombent des nues, et moi aussi



*
**



On n’est plus que tout les deux, je la suis qui marche à côté de moi. Nous remontons la Seine. Je comprends que j’aurais pas de soucis de logement, ce soir. Je ne retiens rien de ce que nous nous disons. Je ne pense qu’à tout ce que j’avais dans ce sac, j’essaye de me rappeler si j’avais emmener un de mes carnets de notes, je ne suis plus sûr, mais ça m’emmerderait. Déprimant. Elle me dit que je devrais me changer les idées, je lui réponds que j’ai plus vraiment le truc qui permet de me changer les idées. Elle me dit :

  • Quoi ?

  • Une carte-bleue. (elle s’arrête et plante ses deux grands yeux bruns dans les miens, parce que je l’ai dit sur un ton un peu acide, je continue :) Tu sais, le truc en plastique tout fin qui permet de se mettre des murges.

  • Ça t’es pas venu à l’idée que j’en avais une ? (visage genre je suis dépité par ta connerie)

  • Si.

  • Bah alors ?

  • Ça m’est juste pas venu à l’idée que t’allais m’inviter. (elle hausse un sourcil) C’est tout.

  • On va où ? (la fossette gauche qui monte)

  • Je connais pas le quartier. Au feeling ?

  • Vas-y.

Le bar est miteux, le whisky m’en servi dans un verre à Pastis, mais je m’en fous, la serveuse s’est quand même souvenue que j’avais commandé sans glaçons. Je bois une gorgée en fermant les yeux et j’essaye de m’imaginer au Grand Café. En face de moi, Marion boit un Pastis dans un verre avec l’imprimé Ricard, silencieusement. Les trois premières tournées se passent dans une ambiance presque cléricale. Le tube remplit de mon liquide ambré – traversé par les rayons d’un néon – étend un cheval alezan sur ma main qui le tient. Marion dit aller aux toilettes et je lui dis ok sans relever la tête, fasciné par le jeu des ombres sur mon épiderme.

N’empêche, quand elle est passée, j’ai pas pu m’empêcher de remarquer la qualité de son arrière-train. Au passage.

De retour, elle passe une main sur mon épaule et je lève la tête et elle me demande si je veux la même chose et je réponds oui. Elle prend nos verre et chaloupe vers le comptoir et je fixe à nouveau ce shorty. Mais pas vulgairement, comme lorsque je regarde un tableau. Elle revient et nous trinquons, et je ne sais plus comment, mais on en arrive à rire. Quand je la découvre comme ça, je me dis que c’est vraiment con pour moi d’avoir presque dix ans de plus qu’elle. A vingt ans, on passe son temps à embrasser des gens.

Quand on sort, la serveuse, la quarantaine en triste état, nous dit qu’on a un coup payer par la maison. On le boit. Comme j’ai plus de portefeuille je ne laisse pas de pourboire et apparemment Marion n’y pense pas et nous partons.

Dehors, la belle me tient le bras. Fait pas froid pourtant. On dépasse la bouche de métro Crimée, un feu est vert, les voitures passent à toute vitesse, je sens le déplacement de l’air appuyer contre mon visage. Ebouriffer mes cheveux.

Dans la cage d’escalier c’est moi qui lui ébouriffe la crinière. J’ai mon torse contre le sien. Son haleine me brûle. Désir vibrant. Attaque. Ses ongles, ma peau, les traces qu’ils laisseront. Ses grands yeux plissés qui papillonnent. La caresse des cils. Elle qui me mord la lèvre. Moi qui bande. Marion se rapproche.

La porte vole. Grand fracas. Sa main qui me tire par la nuque, les ombres de ce lieu inconnu, un truc qui miaule, elle qui dit chuut Billy puis m’embrasse, et moi qu’entre, la bouche pleine. J’ai une main sur son nombril. Frétillement. Lent et cadencé. Marion se jette sur un canapé, perd une chaussure en court de route, je cherche l’interrupteur. Je le trouve et appuie dessus. Un transistor grésille. Filtre orangé de lumière. Elle a mis de la musique et mord une télécommande. Till The World Ends. Je regarde Marion drapé de cette ambiance. Elle fait une moue sympathique qui me fait sourire et mordre le bout du filtre de la Lucky Strike que j’ai récupérer sur la table qui trône dans la pièce. Elle me tend un bras, à la main lourde et molle, et quelques doigts seulement, deux, bougent dans ma direction, paume vers le plafond. Je baisse les yeux, craque une allumette, allume la cigarette.

Tu permets ? je lui dis.

Non. Elle m’a pas permis. Elle m’a chopé le bras, je lui glisse un doigt entre les seins et fais sauter son soutif. Mon autre main essaye de sauver la clope. Finalement je me dégage pour tirer deux franches lattes. Je lui tends la clope. Regard furieusement malicieux. Marion s’avance à quatre pattes, me remontant dessus progressivement – la musique entêtante – me la retire des doigts. J’ai une jambe qui bat le rythme de cette soupe commerciale. A fond dedans. Réussite marketing. Sourdine, les lèvres trop rouges de Marion, le son qui revient net, rééquilibrage des balances. Fondu musical, entre caresses et baiser, Sweat se lance. J’ai toujours eu envie de m’envoyer en l’air sur cette musique. Un bouton de son chemisier vole. Je lui glisse un doigt, puis dans la lancée, un autre de suite. Gémissements rauques. Première perle de sueur, de petit bonheur.

Je la fais basculer, passe dessus, tends le bras et attrape la télécommande de la station musicale. J’appuie sur le bouton répétition de la piste puis, tenant sur mes genoux, droit, je retire mon tee-shirt. Les boutons de mon pantalon font ce bruit particulier quand on tire d’un coup le pan du jean pour le déboutonner. Elle baisse mon boxer, me prend dans sa main, puis dans sa bouche. J’exulte.

Ma salive fait un sillon brillant sur son torse. Elle n’a plus son shorty que j’ai fait valser. Elle porte un tanga de dentelle fine, et rouge. J’ai envie de lui manger. Je lui fais glisser le long de ses jambes. Sans être grande, Marion porte une paire de jambes proportionnées comme je les aime. Et toujours le filtre orange sur toutes les images qu’imprime ma rétine – y a des nuances de bleus qui percent les contours et foncent les contrastes visuels. Sa chair vibre, les enceintes de même, et je m’enivre de son odeur, quelque chose change, c’est pas plus poivré, c’est plus plein de la femme qu’elle est, et tandis que mes doigts s’active dans sa chatte, sa poitrine se soulève, la cadence est folle, le rythme assourdissant, les sens engourdis, elle me glisse des mots étranges à l’oreille, des myriades de phalanges dans mes mèches folles, étreintes persistantes, la moiteur de nos corps.

Elle est sur moi. J’ai fermé les yeux. Je me sens entrer et quand je suis au bout, je l’entends susurrer un « oh putaiiin… » qui me fait frémir. Je me meus du mieux que je peux, je ne cherche qu’à la faire résonner, en accord parfait avec le son filtrant, notre jeu d’amant, notre jeu qu’on devrait pas jouer, mais qui va, y a pas à douter, nous faire grimper, et goûter à l’immensité. Alors, je pousse plus fort. Je veux l’entendre gueuler.

Je bouge. Je la lime sans concession. Violence sexuelle – avec consentement. Positions en enfilade. Je sors par hasard et bute contre un os, ça me fait mal, mais le coup suivant je suis à nouveau dedans et elle me demande si ça va, et pour être honnête, ça va bien. Malgré la douleur à la bite. Grâce à elle peut-être. C’est tout chaud et doux. Et ça continue. J’accentue. La cadence.

La main que je fais glisser sur son sein le presse et le téton durcit encore un peu et il est beau et un peu obscène et c’est ainsi que c’est excitant. Donc y a un coup de langue qui passe dans le coin et qui s’attarde, et toujours je lui envoie ce que j’ai de rage – physique. Marion a la fièvre au corps et moi le diable.

Ma main se lève. Une de ses fesses claque. Elle sourit. Gémit. Et sur le coup, je m’en veux même pas. Vu que j’en remets une autre. Et une suivant. Et qu’elle continue à remuer et qu’on est train de kiffer, de transpirer, de nous donner, un peu, nous, et respirer d’échanger ce qu’on est. Marion se dégage et, belle et ruisselante, se jette sur mon sexe pour le pomper.

Je lui pelote les fesses. Un cul de négresse sur un corps de Parisienne. Mon majeur glisse, par erreur, comme par hasard, et vient se ficher dans son anus tandis qu’elle s’active sur moi.

Chaleur.

Ardeur.

Amère.

Je vais la pénétrer par derrière mais elle se stoppe. Marion m’embrasse langoureusement, jeu de piercing linguiste compris. Elle se suce deux doigts, au ralenti, qu’elle applique, ensuite, consciencieusement sur la zone de plaisir dont rêve le Pâpe. Puis, reprenant en main la situation, Marion me fait entrer dans son cul, et nous glissons vers une extase commune. Salée. En contre temps sur Snoop Dog.

Gémissements et râles. Rougeur ancestrale. Charnel acharnement.

 

A suivre...


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