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18 juin 2011

52. Insistance [Ep. 06]

Insistance            J’ai plus de deux heures de retard quand j’arrive à la boîte, ce qui fait que je suis relativement à l’heure – paraît que c’est normal, paraît que ça correspond à mon type de profil (ah la bonne blague), c’est ce qu’on m’a dit la première fois que je me suis pointé pour m’excuser de mon retard. Donc pour une fois, je vais pas me plaindre.

            En effet c’est marrant, à Paname, le gens ne courent pas pour être à l’heure ; ils courent pour pas être en retard – ce qui fait une sacrée nuance. Sauf que moi, je hais la course à pieds.

            Au détecteur de métaux à l’entrée, comme tous les jours, je bipe, et comme tous les jours, je montre ma ceinture au vigile – qui s’appelle Virgile ; je m’en mors la lèvre à chaque fois – et comme tous les matins, Virgile me dit que c’est bon. À l’accueil je me présente, pas pour pointer, mais pour savoir si mon premier patient/client/emmerdeur (je sais jamais quel terme utiliser) est là. La jeune et jolie demoiselle – enfin j’en sais rien, l’est peut-être mariée – pianote sur son P.C. à toute allure puis relève le nez de son écran et réajuste ses fines lunettes à larges montures. Je les trouve très belle. Je me demande si se sont les G.F. dont les pubs matraquent les lignes de métro depuis une semaine. Elle me sourit professionnellement :

-          Madame Ernot à rendez-vous pour 11 h 45, Monsieur Kirst.

-          Humm… (je regarde la grande horloge suspendue dans son dos : midi et quart) Je vous remercie… euh…

-          Margot.

-          Merci Margot.

Je souris, elle sourit et chacun retourne à son taffe.

Dans l’ascenseur j’appuie sur le numéro « 7 », ce qui me rappelle un manga que je lisais au lycée et qu’est intimement lié à Elsa. Puis je me dis arrête de faire le couillon et concentre-toi, et quand je sors de l’ascenseur, j’efface tout. Y a qu’au boulot que je sais faire ça. Madame Ernot patiente dans un fauteuil à droite de la porte de mon bureau, feuilletant l’Express de cette semaine, que je me souviens pas avoir acheté, cependant, elle le repose sur le tas de canards quand elle me voit arriver. Ah Monsieur Kirst ! j’ai bien lu ce que vous m’aviez conseillé et je… et blablabla, et blablabla…

J’ouvre la porte de mon bureau en lui disant bonjour Madame Ernot, entrez donc qu’on en discute.

 

A suivre...

Photo : Estia

 

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