40. Bande d'Abrutis Défoncés [Part' II]

C'est dingue comme on peut s'habituer à des saloperies, comme se réveiller tout le temps et se rendre compte que tout déconne. Donc on rouvre une énième fois les yeux et les oreilles et on entends ces putains de piafs qui braillent tout ce qu'ils savent, la joie de pêcher les premiers rayons d'un soleil brillant. Merde. Mais ferme donc ta gueule putain de cerveau à la con. T'as pas compris qu'on te ment depuis plus d'une journée ?! Et ça ne veut pas en finir. Bordel de bordel …

Seulement, les paupières sont moins lourdes, et les oiseaux chantent juste tout du long. On persévère et on remarque avec un semblant de plaisir que tout ce binz' vient bien d'une réalité vivante qui se trame dehors. On esquisse un levé qu'on réussit et on va aux toilettes pour pisser sans même vomir un tout petit coup. La tête plus libre. On se sent ni bien ni mal. On se sent juste normal. Et je vous jure qu'on aurait payer très – mais alors même très très très – cher pour ressentir ça rien qu'une heure plus tôt. Nos gestes sont un peu lents mais contrôlable. On fait du café un peu nerveusement et on le boit. Humm … ça faisait combien de temps que le café n'avait plus ce goût ? Et qu'on ne ressent même pas l'envie d'une clope en accompagnement ? On finit le chapitre précédemment vomi et on check le tout : Cerveau OK, Mouvement OK, Sensibilité Over-OK, Tête dans le miroir OH MY GOD !!!!

Elle s'accepte tout de même sans trop de négociations parce que se ressentir, ne serait-ce, rien qu'un peu moins zombi vaut bien une tête de déterré. La petite ange a même préparé un gâteau au chocolat et un mot disant qu'il est pour vous. Un peu hébété on se demande bien ce qu'on a fait pour mériter tant de sollicitude. Et puis, qu'est ce qu'il s'est bien passé ce dernier jour et demi d'hibernation. Par la fenêtre on pourrait même croire ne jamais avoir rien vécu et pourtant, pourtant, on sait que tout ça est bien faux.

On se rend compte être toujours à poils quand on lance un CD dans le lecteur platine et que la voisine vous sourit d'en face. On enfile les mêmes fringues que celles de l'épreuve, un peu parce qu'on s'en fout, un peu par arrogance aussi. Le monde est tellement beau un matin de renouveau.

On sort sur le balcon fumer sa première tige depuis une éternité. Même pas envie de fumer à l'intérieur, pour peu on irait même faire des courses au supermarché Bio. Les premiers picotement de la nicotine pétillent. Eminem râle « I AM ! ». Et bien tu sais quoi mecton, t'es pas le seul à te dire je suis ce matin …!

Comme les petits oiseaux qui se font la cour, une dernière idée : ne jamais recommencer.

Epilogue :

Une douche et quelques heures plus tard, on tentera ne jamais être le souvenir d'une maudite soirée. Merci la famille.

La serviette est mouillé en sortant, j'ai pris une giclée glacée précédemment, je ne m'en souviens que maintenant. Merci mes amants.

En fait, c'était un bain que je pris. J'ai même trouvé une petite bouteille bleue avec du sel bleu – mais un peu blanc aussi – qui vante des effets relaxant. Mouais … pourquoi pas …

Et bien sachez que j'arrête le hasch pour cette merdouille saline !

Enfin je sors, me change, me rase même. Dans le reflet du miroir, je me retrouve, et, je me trouve même presque beau. Mais comme on est sur mon blog, je vais éviter d'en parler. Ça va encore en faire jaser plus d'un ce genre de remarque à la con.

FIN.

Photo : Estia