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ANTIBIOTOC
24 mai 2010

8. Stork Disease

3037_strasbourg_la_nuit_WallFizz    Elles étaient joyeuses. Un peu trop peut être mais patassaient à petites foulées les pavées. C'était le petit matin à peine la fin de la nuit. D'ailleurs la nuit noire les caresse de ses bras épais. Seul ça et là, un réverbère jaune.

Bras dessus, bras dessous, sac à main balançant à l'oposé ; elles riaient. Flottaient. Et la jupe de l'une de même.

Tout allait bien.

Puis

Une main, incertaine, s’agrippa et écarta celles de la ténèbre.

« Excusez moi Mademoiselle … vous fumez ? »

Est ce une question, pourquoi ce point d'interrogation ?

La pression de leurs doigts exprime toute la détermination. Dans les yeux des belles : l'iris éclaté.

Ils étaient et sont d'un coup. Trois, c'est trop. Les blondes se dégrisent d'un coup et défibrillent. Plus de question pour le coup mais des coups de coudes à coup sûr. Une main insolente pleine de mépris tente à tâter un sein. Ça lui vaut une paire de baffes affolées et inefficaces. Tandis qu'il s’énerve, les deux autres dépouillent la capitaine du Rafiot. Elle se débat par principe. Son sac à main vole saccadé et retombe, a plat. Mademoiselle l'imite, forcée par la pression d'un genou dans le dos.

Un passant passe et s'efface. Sans espoir.

Maintenant ils sprintent, leurs Nike air pour assurance tout risque. Laissant une première victime à même le sol, dans la sueur d'un viol matériel. Du moins deux d'entre eux. Le dernier se débat aux prises d'une muse hors d'elle. Trainée depuis une quinzaine de mètres, elle hurle à la mort, à l'inspiration, au désespoir concepteur et créateur. Tentant sa chance. Ses yeux bleus sifflent et l'insultent sans retenu. Les siens n'expriment que la peur. Nourrit par une espèce de rage sans fondation. Tiens donc, devinez d'où proviennent-ils : d'un Maghreb sali. Sali par la minorité qui blesse. Toujours la même, jamais les mêmes branleurs. Cette petite bite arrache la sangle de la sacoche qui vomit ce pillage sur les mêmes pavés. Comme la tension étranglée, il s'étrangle en glissant sur le déséquilibre d'une force qu'on coupe net. Son oreille se tend. On hèle son nom dans l'écho d'une course folle, poursuivit par une capitaine folle furieuse. La mignonne égratiné ne l'entends, dans ces tympans seul son souffle et le rythme de ses muscles cardiaques carillonnent. Elle s'affaisse, effarée. Rampant, ramasse le rien qu'elle se devait de protéger. Une porte-feuille, une carte d'identité et quelques conneries.

C'est la solitude. Un groupe passe, pose une non-question, rigole et telle une blague disparaît dans la chute.

C'est le choc.

La voix d'une amie.

Des images-souvenirs qui surgissent dans la réalité.

Des frissons et des pleurs.

Des intestins congestionnés, une hypoglycémie certaine.

Et toute mon incapacité à être omniprésent.

 

     Alors changement d'ambiance. Messieurs les connards. Petites bites en jogging fluo, noir, jaune ou céladon. Votre minorité bâtarde blesse vos mères et petits frères. Je vous souhaite de profiter encore un max de votre chienne de vie. J'ai honte pour vos patries et peur pour vos parties – génitales – .

Aucune chance que ta bande d'illettrée ne survole ces lignes. Elles ne sont qu'une menace. Une promesse de violence. Et t'as pas de chance, car si jamais toi et tes potes croisent mon chemin, je n'utiliserai pas les mots mais les poings pour ponctuer l'argumentation de mes phalanges qui, explosant ton nez, pèsera plus lourd que ta mère. Je n'aurai pas de pitié. Profite. Encore et encore. Tu t'es trompé de femmes à abattre. Il va falloir que tu assumes l'acte.

Je suis le mauvais amant qui vient sans prévenir. J'use de vos techniques de tapettes et abuse de ma ruse pour vous ruiner. Une fois que tes dents auront épousée le bitume et que tes thunes sales seront passées de ta sacoche à mes poches, j'en remettrais une couche. Mais n'espère pas mourir. Je ne te laisserai même pas envisager ce plaisir. Tu seras le porte parole de ma colère. Et je m'arrangerai pour que même sans toutes tes maxillaires tu puisses encore articuler mon message. Alors que tu pleuras, je te redressai sur tes jambes chancelantes par la traction que j'exercerai sur ton cuir chevelu, crépu.

Et tu te dessaperas. A oilpé, comme tu dis à ta chienne. Le décors autour de toi sera atrabilaire. Ce sera une de ces ruelles sombres, à toute heure, que moi aussi je connais. Peut être y auras-tu déjà abusé de quelqu'un ici. Je n'y prendrais que plus de plaisir à te punir. Je doute que tu retiennes la leçon et puisses en grandir. Mais grand seigneur que je suis, tu remarqueras tout de même que je perds mon temps avec toi donc tâche d'ouvrir les yeux. Tu te débattras une dernière fois quand je te dirai que je ne rigole pas. Tu te prendras surement un ou deux autres coups bas et tu coopéreras. Je me foutrais de la marque de ton jogging. « Ça doit coûter cher non ? » te demanderai-je rhétoriquement. Puis de mon Zippo y foutrai le feu. Il ne restera qu'une masse bulleuse de néoprène.

Tu répèteras une dernière fois mon avertissement.

Enfin je bazarderai ta paire de baskets quelque par dans l'eau d'un vert héraldique de l'Ile.

Il ne te restera qu'un cauchemar et la cicatrice de ma haine sur ton visage.

 

Il paraît que l'on écrit avec de la colère et non de la bile. Cher Mr. Djian, je crache un venin bien empli des deux.

 

Photo : http://www.wallfizz.com/ville/la-ville-la-nuit/3037-strasbourg-la-nuit-WallFizz.jpg

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Commentaires
Y
C'est de loin le texte que je préfère le plus dans ton blog, très percutant. Hate.
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