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1 février 2012

Lana Del Rey - Born To Die : "déchue" sur terre ?

lanadelrey-born2die

 

 J'ai fait la connaissance de Lana Del Rey cet été. On était dans la Kangoo jaune, un calme relatif régnait dans la voiture. On rentrait d'une ballade avec des résidents, une accompagnatrice et moi, et voyant l'occasion propice, j'ai rien demandé à personne et j'ai branché la radio sur Radio Nova tandis que l'autre conduisait. Tout à coup, rien qu'une voix, plus rien d'autre – peut-être les lignes saccadées de la nationale. J'ai baissé les yeux sur l'engin et j'ai juste eu le temps d'enregistrer Lana Del Rey – Video Games, défilant en caractères orange numériques sur l'écran noir.

 

Après avoir baissé le son, arrêtés à un feu-rouge, la conductrice lâcha le rond-point de derrière ses fausses Gucci et m'a demandé si j'avais déjà entendu cette chanson, et la réponse était non, et c'est comme ça que ç'a commencé.

 

Depuis, je suis pas seul à avoir attendu l'album : Born to Die. Il sera ici question de la version Deluxe* comprenant les titres suivants :

 

      1. Born To Die

      2. Off to the Races

      3. Blue Jeans

      4. Video Games

      5. Diet Moutain Dew

      6. National Anthem

      7. Dark Paradise

      8. Radio

      9. Carmen

      10. Million Dollar Man

      11. Summertime Sadness

      12. This Is What Makes Us Girls

      13. Without You*

      14. Lolita*

      15. Lucky Ones*

  

J'ai eu la trouille. Avant même d'écouter l'album, j'étais sur le site de G.Q. et j'ai lu cet article. Gasp. J'ai chopé l'album. M'amenant à constater certains points. Impressions.

 

« Lana Del Rey : l'Icône Musicale de l'année ? ». J'avais pu lire je ne sais combien de lignes comme celle-là. Il est vrai que Lana Del Rey est bien une image – on a tous remarqué quelques retouches plastiques – nue devant un triste drapeau américain ondoyant, et malgré le fait de préférer son ex homonyme « Lizzie Grant » dans son charme naturel, je respecte le choix, où je m'en fous, quand bien même : ses allures et gestuels collent au temps – érotisme dépressif. C'est l'émotion qui m'habite lorsque j'écoute l'album. Les allusions à Lynch et toutes les déceptions qu'en suivirent sont d'un comique sans pareil. Être capable d'avoir un album l'heure-même de se sortie, sans bouger de son fauteuil, n'en pousserait-il pas certain à tout prendre de manière similaire. Un buzz sur le net il y a six mois de ça. Nous en sommes là, aux prémices d'une carrière. Ensuite nous eûmes la chance de découvrir Blue Jeans – sans doute l'une de mes préférées – et Born To Die, entre autre (y a eu des fuites d'autres chansons... non ? Où ça ?).

 

Musicalement, G.Q. tape juste. On sent profondément la patte de la production derrière « l'icône », la première écoute en interrogera plus d'un. De même, les trois titres qui firent le buzz sont réellements les meilleurs (les plus Lana ?).

 

Pour ce qui est de la construction de l'album, la lecture avance corrèctement dans l'ordre chronologique et les styles se succèdent sans accroches, liquoreux. Mais un sentiment étrange s'installe : je n'ai éprouvé aucune réelle nouvelle sensation. Il y a paradoxe : on s'y attendait presque et en même temps : mais qu'est-ce que c'est que cette chanson (National Anthem) ? On devine Lana, mais avec une lecture aléatoire, quelque-chose se brise lorsque l'on passe de Video Games à Radio – par exemple. « Lana en concurrente de Beyoncé? » dixit G.Q. – un brin sarcastique. Mouais. Mais quitte à écouter du sirop caramélisé, autant que ce soit elle.

 

Maintenant utilisons la comparaison – vue qu'elle fait généralement office de valeur : le manque d'autres remarquables révélations sur Born To Die n'est pas pire que sur The Beginnig des Black Eyed Peas. Même constat, trois ou quatre hits et quelques execptions en fonction de goûts particuliers. Je ne me souviens pas qu'on en ait fait un flan.

 

J'ai pris mes dispositions pour écouter plusieurs fois l'album dans les meilleurs conditions. J'ai pu confirmer plusieurs très bonnes performances : Carmen sort clairement du lot juste devant Dark Paradise. Ici, la densité de présence de Lana est bien plus forte. Quand au reste, il passe très bien et ne m'empêche en aucun cas d'écrire – un plaisir de fond sonore.

 

 

 

Pour conclure, je qualifierais ce premier album  non pas comme celui de l'essai, mais des essais. Pas tous transformés, certes, mais tentés. S'il a déçu les grands-fans, peut-être conquérira-t-il de nouveaux adèptes. C'est tout ce que je lui souhaite. Et qu'ainsi, Lana Del Rey puisse s'émanciper de sa prod' et nous apporter la fraîcheur de ses premiers fruits.


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